Si l'on veut que l'ordonnance de protection soit efficace, il faut, comme je l'ai dit tout à l'heure, former les professionnels, mais il faut aussi informer les femmes. À cet égard, je rêve d'une grande campagne nationale au moyen d'affiches, de flyers, de petites cartes – comme ceux de la Seine-Saint-Denis que je vous ai apportés –, qui fassent passer aux femmes un message très fort tel que : « Vous êtes en danger, la loi vous protège. » En la matière, la MIPROF, la ministre des droits des femmes et votre Délégation pourraient faire avancer les choses. L'important est de s'adresser aux femmes directement et par tous les moyens – télévision, abribus, etc., afin d'en toucher le plus grand nombre possible, y compris en milieu rural. Comme nous le faisons en Seine-Saint-Denis, ce travail pourrait être mené en lien avec les collectivités territoriales. Il s'agirait alors d'une campagne nationale avec des déclinaisons au niveau local en fonction des moyens des collectivités qui souhaiteraient s'impliquer. Ainsi, cette information s'inscrirait dans la durée, au contraire des campagnes des ministères qui, elles, sont toujours trop courtes. La durée est une vraie garantie de succès. Vous pourriez donc inscrire cette action dans le cadre des budgets nationaux, sachant que le coût des violences faites aux femmes dans notre pays est estimé à 2,5 milliards d'euros – coûts médicaux, coûts des pertes de production, notamment.