Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du 8 avril 2013 à 21h30
Sécurisation de l'emploi — Article 18

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Chers collègues, je vais me limiter à la lecture d'un témoignage pour illustrer les propos de mes collègues Jacqueline Fraysse et Marc Dolez. C'est celui d'une salariée toulousaine qui travaille dans la formation, une des trois branches concernées par la généralisation du CDII. Je vous le livre brut de décoffrage, si je puis dire.

« J'ai deux contrats intermittents : un de cent vingt heures, un autre, dans une autre école, de cent cinquante heures par an. Depuis que je travaille sous ces contrats, je n'ai jamais été dans une telle précarité. Nous sommes dans la vraie intermittence. On bosse quand il y a des apprenants ; on ne bosse pas quand il n'y en a pas. Souvent, on vous donne des cours à la dernière minute. Si des apprenants arrivent, le directeur pédagogique donnera les cours selon les priorités suivantes : les anciens d'abord ! Vous, vous ramassez les miettes, s'il y en a. Ou alors, vous prendrez les cours que les autres auront refusés. De plus, vous n'avez aucune garantie de travailler dans les semaines ou les mois à venir. Avec trois employeurs ce mois-ci, je vais gagner 315 euros, sans allocations bien sûr, puisque c'est un contrat à durée indéterminée. Le CDII ne vous donne droit à rien en période non travaillée. »

« Méfiance enfin lors de l'entretien d'embauche : on vous vante tous les avantages de ce type de contrat, on se garde bien de vous parler des problèmes qui vont vite apparaître. Eh oui, ils vous disent que vous pourrez facilement exploser vos cent cinquante heures. Des salades, oui ! On explose plutôt ses économies pour survivre. Oui, vraiment, réfléchissez bien quand vous vous embarquez dans le système des contrats à durée indéterminée intermittents. »

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