C'est l'exemple type d'un texte inutile, qui méconnaît la façon dont les choses se passent réellement. Tout cela est en fait d'une extrême brutalité. Les parents n'en parlent pas à leurs petites filles : elles sont empoignées par des femmes, maintenues par terre les jambes écartées ; on prend la lame et on coupe. Je vous ai apporté le DVD qui a été réalisé dans une optique de prévention au Burkina Faso. Il s'intitule « Boîte à images pédagogiques pour mettre fin à l'excision ». Vous comprendrez en le visionnant – si vous avez le coeur bien accroché – qu'il n'est question ni d'incitation, ni de promesses.
Nous avons commencé à réprimer cette pratique en France, et à faire de la prévention dans le cadre de la protection maternelle et infantile (PMI), qui est un lieu privilégié pour cela puisque les enfants y bénéficient gratuitement d'un suivi médical de qualité de la naissance à six ans. Lorsque les familles l'ont compris, elles ont cherché à contourner la loi. La mère part au pays pour y passer des vacances ou rendre visite à la grand-mère mourante, en emmenant sa fille – mais pas son fils. Au retour, la PMI ne peut que constater que l'enfant a été excisée et faire un signalement. Interrogée, la mère explique le plus souvent qu'elle était en visite au village voisin lorsque cela s'est produit et qu'elle a été mise devant le fait accompli.