En Égypte, 80 % des petites filles sont excisées, et il semble que la pratique gagne du terrain au lieu de reculer.
Au début de mon mandat de députée, j'ai eu à demander des papiers pour des mères qui n'avaient plus le droit de rester en France, mais ne pouvaient pas non plus être renvoyées dans leur pays, car elles avaient des petites filles de trois ou quatre ans, placées sous mandat de protection parce qu'elles risquaient d'être excisées. Nous appelions ces femmes des « ni-ni ». Mais le gouvernement français estime parfois que la politique de lutte contre l'excision est assez développée dans le pays d'origine – je pense à la Côte d'Ivoire ou au Burkina Faso – et qu'il n'y a pas lieu de placer les enfants sous protection. Or le fait que le pays mène cette lutte ne suffit pas à éradiquer la pratique.