Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 11 septembre 2012 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères :

Ce n'est pas exact, le mécanisme est plus compliqué que cela. Nous aurons une discussion sur ce point.

Pour répondre à la question de M. Luca, les Américains souhaitent éviter que l'affaire syrienne ne revienne devant le Conseil de sécurité. En effet, lorsque cela se produit, les Russes opposent leur veto et l'opinion a le sentiment que l'on est impuissant. L'administration Obama est très hostile à Bachar el-Assad et souhaiterait qu'il parte le plus rapidement possible. Pour autant, elle ne souhaite pas s'engager dans un conflit direct avant les élections. Beaucoup dépend en réalité du déroulement de la campagne. S'il se produit un événement qui modifie radicalement la perception du dossier syrien par l'opinion ou si, dans la campagne, le dossier vient au premier plan, cela produira sans doute des effets. Tel n'est pas le cas pour le moment.

Il est exact que nos services ont aidé le général Manaf Tlass à gagner la France. Sunnite dont le père était lui-même proche de Hafez el-Assad, le père de l'actuel président syrien, il occupait une position importante au sein de l'armée. Je me suis entretenu avec lui et il rencontre actuellement de nombreux responsables à travers le monde. Nous avons toutes les raisons d'aider des personnalités qui ont une autorité et qui souhaitent quitter la Syrie et lutter contre le régime de Bachar el-Assad.

Lorsque l'on soutient, comme M. Lellouche, qu'un pays manque de visibilité, deux interprétations sont possibles : soit ce pays manque effectivement de visibilité, soit celui qui regarde ne regarde pas bien.

Pour revenir à l'Europe, il est tout à fait exact que je m'étais, en 2005, déclaré défavorable au traité constitutionnel. C'est également le cas de Bernard Cazeneuve. Paradoxalement, cela donne un poids supplémentaire à la position que nous défendons maintenant. Si quelqu'un soutenait aujourd'hui que l'objectif de l'Europe doit être la concurrence libre et non faussée, pourrait-il le faire plus de quelques minutes ? Quelles auraient été les réactions si on avait dit, en 2005, que le traité permettait à la BCE d'agir comme elle le fait depuis la désignation de M. Draghi à sa tête ? Ce débat est aujourd'hui derrière nous. Quoi qu'il en soit, je puis vous rassurer : je suis sur la même position que le Président de la République en matière européenne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion