Intervention de Guillaume Larrivé

Séance en hémicycle du 17 avril 2013 à 15h00
Élection des conseillers départementaux des conseillers municipaux et des délégués communautaires et modification du calendrier électoral — Explications de vote communes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, notre pays entre en récession : la croissance était nulle ; elle devient négative.

Chaque jour, les Français s'appauvrissent et souffrent un peu plus des erreurs économiques et fiscales que vous avez faites. Il est urgent d'entreprendre une meilleure organisation de l'État, des régions, des départements et des communes, pour améliorer la compétitivité des territoires. Cette urgence, le Gouvernement de M. Ayrault n'en est pas conscient : le travail sur la décentralisation est reporté aux calendes grecques. Le Gouvernement n'a qu'une obsession : modifier au plus vite les règles du jeu électorales.

La vérité, monsieur le ministre de l'intérieur, c'est que le parti socialiste craint d'être durement sanctionné par les Français dans les urnes lors des élections de mars 2014. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) C'est pourquoi vous voulez reporter les élections régionales et départementales en 2015.

Vous voulez redécouper à votre guise tous les cantons de tous les départements de France. Vous cherchez à organiser la prise de contrôle des conseils généraux par les territoires urbains au détriment des territoires ruraux dans l'espoir illusoire de consolider la position du parti au pouvoir.

Vous avez fait le choix de l'opacité partisane en refusant qu'une instance pluraliste, présidée par un parlementaire de l'opposition, donne son avis en toute transparence sur le redécoupage, et vous avez fait le choix de l'injustice territoriale en privant des millions de Français issus de communes rurales d'une juste représentation.

Alors, bien sûr, au nom de la défense de la démocratie locale, le Sénat a rejeté votre texte par trois fois et, ici même, à l'Assemblée nationale, votre majorité se réduit comme une peau de chagrin puisque seul le parti socialiste approuve cette contre-réforme. Face à l'opposition résolue et répétée du Sénat, face aux réticences exprimées bien au-delà des groupes UMP et UDI, le Gouvernement aurait dû retirer ce projet de loi dans l'intérêt général.

Monsieur le ministre, à l'heure où nos compatriotes expriment une profonde défiance à l'endroit des institutions de la République, vous avez tort d'alimenter le soupçon de petits arrangements partisans : vous alimentez la défiance à l'égard de notre démocratie. C'est pourquoi, le groupe UMP votera contre ce projet de loi de régression qui aggrave la crise démocratique. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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