Le Gouvernement a bouleversé le calendrier parlementaire, comme si ce qui a attendu des millénaires, d'un seul coup, ne pouvait pas attendre quelques semaines.
Urgence, dites-vous. Mais quelle urgence, sinon celle de prendre de vitesse les manifestants dont la mobilisation inquiète un pouvoir dont l'autorité est contestée au point que chacun ici, sur tous ces bancs, se demande comment cela va finir ?
En voulant passer en force, en affectant d'ignorer les protestations de millions de Français, en restant sourd aux cris de colère et d'angoisse qui montent de partout, en ne manifestant aucune considération pour les consciences blessées par cette réforme, le Gouvernement prend le risque de remettre en cause ce bien si précieux qu'est notre cohésion nationale.