Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du 17 avril 2013 à 21h30
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Ce temps programmé, vous l'avez pourtant amplement critiqué. Le mardi 26 mai 2009, vous disiez : « Nous sommes hostiles au principe même du temps législatif programmé parce que le Gouvernement dispose de moyens de coercition face aux parlementaires, lesquels doivent pouvoir faire valoir leurs arguments dans les meilleures conditions. Autrement dit, nous voulons disposer du temps nécessaire pour convaincre. »

Le climat général dans lequel se déroule l'examen de cette loi si controversée est désolant. Deux choses me choquent profondément : vous refusez d'accorder au peuple la voix qu'il demande à exprimer – par référendum, par exemple – et vous feignez de vous étonner quand cette voix, refusant votre bâillon, cherche malgré tout à s'exprimer. De ce point de vue, la verbalisation des porteurs de t-shirts de la manif pour tous ou la garde à vue de quelques planteurs de tentes est grotesque.

Que disait le candidat François Hollande ? « Je serai le président de la réconciliation. Présider la République, c'est faire participer les citoyens aux grands débats qui les concernent. » C'est tout le contraire en réalité qui se produit. Faute d'entendre cette aspiration, c'est vous qui courez le risque d'une violence que nous condamnons fermement.

Vous nous dites : nous avons été élus ; c'était dans notre programme ; nous sommes majoritaires à l'Assemblée. Où est le problème ? Le problème vient précisément de la société, qui veut participer au débat.

Je pense que seul un référendum, quelle qu'en soit d'ailleurs l'issue, serait de nature à apaiser les passions qui s'expriment.

En réalité, en dépit d'une tenue impeccable des débats en première lecture, vous n'avez cessé de considérer que notre opposition n'était pas légitime parce qu'entachée du soupçon d'homophobie.

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