Dans quelques années quand nous ne serons plus parlementaires, lorsque nous repenserons à ce débat et au vote de ce texte, de quoi nous souviendrons nous ? Des propos excessifs? Des arguments choquants? Des manifestations de rue ? De la traque que nous aurons parfois subie ?
Je ne le pense pas. Parce qu'entre-temps nous aurons assisté à des mariages, des mariages qui ne seront pas plus homosexuels que ne sont hétérosexuels les mariages que nous célébrons aujourd'hui. Des mariages, tout simplement. Parce qu'entre-temps nous aurons joué avec les enfants de ces couples, des enfants qui ne seront pas des enfants de couples homosexuels, mais des enfants, tout simplement. Nous aurons partagé leurs joies, les mêmes que celles de toutes les familles reconnues aujourd'hui par la loi (Applaudissements prolongés sur les bancs des groupes écologiste, SRC, RRDP et GDR), leurs douleurs – les mêmes, encore une fois.
Et, s'il est une satisfaction, une fierté même, que nous pourrons tirer de notre participation à l'élaboration de la loi de la République, une seule, ce n'est pas dans les journaux, dans les comptes rendus des débats ou dans les sondages de popularité que nous la retrouverons, non, c'est ailleurs : dans la vie. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes écologiste, SRC, RRDP et GDR.)