Intervention de Franck Riester

Séance en hémicycle du 17 avril 2013 à 21h30
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFranck Riester :

Le retour dans notre assemblée de ce texte adopté en première lecture le 12 février dernier est l'occasion, certes, de déplorer les incidents qui ont émaillé son parcours, mais surtout de se réjouir ensemble du chemin accompli, de déplorer les provocations inutiles de quelques opposants ou partisans de ce projet de loi, provocations au premier rang desquelles celle, madame la garde des sceaux, monsieur le ministre, du Gouvernement, qui a fait preuve, avec cette dernière accélération du calendrier, d'autant de maladresse que de manque de respect pour l'Assemblée nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

C'est l'occasion également de condamner fermement les pressions inadmissibles qui ont été exercées sur les parlementaires, à commencer par notre rapporteur, Erwann Binet. À travers ses représentants, c'est sur le peuple que l'on fait pression par l'intimidation, et, hélas, parfois par la force. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP et sur de nombreux bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR.) Ces agissements ne sont pas dignes de notre démocratie.

C'est aussi l'occasion de se réjouir car le débat démocratique a bien eu lieu et c'est l'essentiel. Mes chers collègues, un long chemin, douloureux parfois, mais je crois nécessaire, a été parcouru, même si, je veux le dire, nombre de nos compatriotes favorables à ce texte ont été surpris, choqués, parfois meurtris, par la mobilisation de tant de leurs concitoyens contre un projet de loi offrant de nouveaux droits, de nouvelles protections à certains Français, sans rien enlever aux autres.

En ces temps de tensions pour la République, nous, parlementaires, avons une responsabilité particulière : celle de veiller à ce que les Français se rassemblent autour de nos valeurs fondamentales que sont la liberté, l'égalité et la fraternité.

Plus de liberté, nous y sommes avec ce texte qui ouvre aux couples homosexuels le choix de se marier ou de ne pas se marier. Plus d'égalité également entre les couples homosexuels et les couples hétérosexuels, qui bénéficieront tous des mêmes droits, des mêmes protections, mais également des mêmes responsabilités. C'est une nouvelle étape sur le chemin de la reconnaissance pleine et entière de l'égalité de tous les citoyens français, quelle que soit leur orientation sexuelle, qui, je le rappelle, n'est pas un choix. Plus d'égalité entre tous les enfants de la République, quelle que soit la famille dans laquelle ils grandissent. Ce texte représente une avancée fondamentale en matière d'égalité des droits pour les familles homoparentales et pour les homosexuels, qui ne demandent qu'à être des citoyens comme les autres, sans privilège ni statut d'exception. Et c'est enfin, et peut-être surtout, plus de fraternité, avec une République fière, confiante et respectueuse de ses différences.

Et, oui, chers collègues, il nous faut également veiller à préserver l'un des socles de notre société : la famille. En la reconnaissant dans sa diversité, nous la confortons, nous la renforçons. Nous ne pouvons que nous réjouir de ce qu'autant de personnes s'approprient ces valeurs familiales qui nous sont si chères et que nous défendons. Ce texte, je l'ai déjà dit en première lecture, ce n'est pas moins de famille mais, au contraire, plus de famille.

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