Intervention de Marion Maréchal-Le Pen

Séance en hémicycle du 17 avril 2013 à 21h30
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Maréchal-Le Pen :

…l'égalité à tout prix, même au prix de l'absurde, le principe de réalité.

Vous nous en avez une fois de plus donné un exemple flagrant avec votre circulaire, madame Taubira : parce que quelques centaines de couples ont sciemment violé la loi française en louant des utérus aux États-Unis, il faut faire plier la loi générale et impersonnelle pour octroyer la nationalité française aux enfants issus de ces PMA. Il est dangereux de la part des hommes politiques de légiférer sur l'émotion, les cas particuliers ou personnels.

Vous poussez le vice jusqu'à bafouer la loi de la République et la souveraineté nationale qui s'y attache en prévoyant la rétroactivité de la loi pour les mariages illégalement célébrés par d'indignes élus de la République.

Je regrette que le parti qui vous sert d'opposition se rende complice de ce bouleversement en permettant l'adoption de ce texte au Sénat par l'abstention et le vote complice de plusieurs sénateurs UMP, comme si cela relevait du jeu électoral.

Alors que vous vous êtes précipités en tête de cortège, mesdames, messieurs de l'opposition, et avez fait des discours enflammés à la tribune, une obstruction législative historique, je regrette que le président de l'UMP, M. Copé, se soit bien gardé de demander un vote par scrutin électronique comme le justifiait l'importance du texte.

Si ce combat ne relevait pas du simple positionnement politique, s'il ne servait pas seulement à raviver un clivage UMP-PS dépassé, si la défense de la famille était sincèrement fondatrice aux yeux de l'UMP, ces sénateurs devraient au moins se voir retirer le soutien de leur parti aux prochaines élections, par souci de cohérence et d'éthique.

En définitive, je sais que la majorité ira au bout de son entêtement pour satisfaire la minorité d'une minorité. Vous entendez marquer le quinquennat avec ce que vous pensez être une conquête sociale. Je reconnais en cela que vous restez fidèles au projet inscrit par M. Mitterrand dans le Programme commun de la gauche il y a quarante ans : prendre le pouvoir, mais aussi et surtout rendre l'expérience socialiste irréversible.

Les taux de TVA peuvent se changer au gré des lois de finances, pas les révolutions sociétales. Je salue en cela l'engagement de Marine Le Pen d'abroger cette loi une fois au pouvoir. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Cela pourrait arriver plus vite que prévu !

Je retiendrai donc autre chose de ce débat : le fait d'avoir vu se mobiliser le peuple de France, ces hommes et ces femmes qui sont non pas des associatifs professionnels de l'agitation, des militants d'extrême gauche habitués au coup de poing ou au chantage catégoriel, mais des citoyens qui ont repris goût au combat politique.

Cette France-là s'est réveillée, elle a pris conscience qu'elle peut aussi se mobiliser, se faire entendre, et, surtout, que la majorité qui en a assez d'être silencieuse, c'est elle.

Les liens et les réseaux qui se sont formés, les perspectives qui se sont ouvertes, il ne faut pas les refermer et laisser à certains le monopole de la revendication politique.

Je vous remercie : c'est vous qui, par vos abus, permettez cet espoir. Merci d'avoir réveillé la conscience des Français et celle de ma génération.

J'appelle donc cette France qui se lève à poursuivre le combat, sur des sujets aussi lourds que la dette et la folie des dépenses publiques, la morale publique et la corruption, la perte de notre souveraineté au profit de l'Europe de Bruxelles, le contrôle par le peuple et le référendum des grands choix de la nation, les politiques d'immigration, la fiscalité, et toutes les autres grandes questions.

C'est un mouvement de fond, celui de la majorité qui se lève, elle qui perdra peut être une bataille mardi prochain mais qui gagnera demain la victoire de la démocratie.

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