Vous nous faites de grands discours sur la nécessité de reconnaître les couples homosexuels, mais jamais vous ne parlez des enfants, des conséquences de votre texte à leur égard.
Je crois qu'il y a chez vous deux camps : ceux qui voteront ce texte parce qu'ils pensent sincèrement qu'il ne s'agit que de la reconnaissance des couples homosexuels, et ceux qui souhaitent les conséquences du mariage en matière de filiation. Cette ambiguïté existe depuis le début. Vous avez refusé de la lever, et même de modifier le titre de votre projet de loi. Alors, oui, vous me faites peur parce que vous voterez mardi prochain en maintenant cette ambiguïté, vous ne voterez pas tous pour la même chose, mais malheureusement les conséquences seront bien là pour les enfants. Je le dénonce vigoureusement. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Vous faites peur aux Français également du fait de votre fébrilité. Vous avez refusé le référendum. Si vous étiez si sûrs de vous, pourquoi avoir refusé de saisir les Français de cette question ? Nous savons bien pourquoi : c'est que vous auriez perdu ce référendum ; les sondages, jour après jour, montrent que votre projet de loi a de moins en moins d'impact dans la population. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
La fébrilité, c'est aussi la brutalité avec laquelle vous avez manipulé le calendrier législatif, en nous imposant le temps programmé, et dans quelles conditions !
Fébrilité, enfin, quand, pour supprimer la référence au père et à la mère dans d'autres codes que le code civil, vous entendez à présent procéder par ordonnances ! C'est un véritable scandale, que je dénonce également ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI. – Exclamations sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)