Intervention de Georges Fenech

Séance en hémicycle du 17 avril 2013 à 21h30
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorges Fenech :

Ce mariage pour tous, au nom, dites-vous, de l'égalité des droits devient en réalité le mariage pour personne ! En effet, vous le videz de sa finalité en le reléguant de fait à une union que je qualifierai à géométrie variable, qui pourra être, selon les cas, sexuée, unisexuée, asexuée, transexuée, et qui fera intervenir toutes sortes de protagonistes, des candidats au mariage, des donneurs, des porteurs, des adoptants, des géniteurs biologiques, et j'en passe… Au détriment de qui ? Des droits de l'enfant d'avoir un père et une mère.

Vous avez confondu depuis le début deux choses : l'institution maritale d'une part, qui donne un cadre légal et sécurisant à la filiation, et, d'autre part, la vie sexuelle et sentimentale, qui relève de la seule sphère privée et qui méritait, selon nous, une autre forme de protection que celle du mariage institutionnelle. Dès le début, l'emballage était trompeur, ce qui explique toutes les vicissitudes que nous avons connues et tous les errements de ce débat législatif. Je me souviens encore d'avoir entendu, il n'y a pas si longtemps, le Président de la République parler de liberté de conscience au congrès des maires.

Il y a eu ensuite, mes collègues l'ont rappelé, le refus d'un référendum, ainsi que les hésitations du Gouvernement et du groupe socialiste sur la procréation médicalement assistée.

Et puis il y a eu l'annonce de la saisine, sous la pression, en plein débat législatif, du Comité consultatif national d'éthique.

Enfin, nous assistons à ce chamboulement législatif qu'est l'avancement du calendrier.

Pour couronner le tout, vous allez recourir aux ordonnances, ce qui aboutit à déposséder le Parlement de ses prérogatives.

Après ce qui sera sans doute pour vous une victoire à la Pyrrhus au terme de la bataille législative, le combat va se poursuivre sous d'autres formes : le recours devant le Conseil constitutionnel ; les manifestations vont durer et probablement s'amplifier ; enfin, et c'est une évidence, ce qu'une majorité a fait, une autre le défera,…

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