Le refus de reconnaître leur évolution et la variété de leurs formes a été la difficulté principale de ce débat. Dans l'intérêt supérieur des enfants, de leurs parents et de notre société, nous avons choisi de proposer une solution juste et évidente à un problème concernant des milliers de nos concitoyens. Ce projet, nous allons l'adopter et nous sommes fiers que notre majorité en ait la paternité...ou la maternité.
Fiers parce que ce projet de loi n'enlève rien à personne. Il ne modifie en rien les valeurs sur lesquelles reposent les modèles familiaux : l'affection, la protection, l'éducation. De plus, il ouvre de réelles avancées pour l'ensemble des enfants et des familles, en particulier dans le maintien des liens entre l'enfant adopté et un tiers.
Sur ce point, la sagesse des sénateurs a enrichi le texte que nous avions voté le 12 février dernier. D'autres dispositions n'ont pas été retenues, comme celle relative à la dévolution du nom de famille, sans doute par souci de laisser à la parité le temps de gagner le coeur des hommes. Il faut bien laisser des combats féministes à nos filles et à nos fils ! Peut-être qu'un jour, la parité servira – comme le disait un de nos collègues de l'opposition – à protéger le droit des hommes. Ce jour-là, nous, les femmes, nous en serons très heureuses.
L'impératif qui a guidé sénateurs et députés a été d'agir dans l'intérêt de tous et surtout des enfants, sans discrimination, avec le souci constant de construire une égalité réelle entre les citoyens. Nous décidons donc aujourd'hui d'accompagner et de sécuriser l'avenir de couples et d'enfants, de rendre notre société plus juste, plus tolérante. En un mot : meilleure qu'elle ne l'était. Les possibilités d'adoption qui seront aujourd'hui ouvertes sont la reconnaissance légale d'un fait réel.
En 1972, les parlementaires ont fait de même. Rappelons ici le choix fait à l'époque de reconnaître par la possession d'état qu'une autre filiation que la filiation biologique existait. C'était un premier pas vers la reconnaissance de la parentalité sociale, celle-ci étant tout aussi légitime et digne que la parentalité biologique. Nous donnons ainsi aujourd'hui à des fils et des filles le droit d'appeler parents ceux qui les élèvent, les éduquent et les guident.