Certes, c'est déjà le cas ; mais ce n'est pas parce que des gens grillent les feux rouges qu'il faut supprimer le code de la route ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
En tant qu'homme, j'avoue mon inquiétude, car la logique marchande ne devrait jamais s'appliquer à l'humain. Or je suis frappé de voir la gauche « chosifier » la personne, ce qui est l'exact contraire de l'héritage des Lumières, qui repose sur l'individualisation de la conscience.
Lorsque vous invoquez les droits de l'Homme, vous vous appuyez sur cet héritage et sur cette conception de l'humain que vous êtes pourtant en train de détruire ! Vous êtes en train de poser le principe d'un nouveau droit en détruisant la base même de ce droit.
Toutes ces questions n'auraient jamais dû être confinées dans cet hémicycle. Il eût été préférable de passer par la voie référendaire, qui aurait permis d'éclairer le moindre recoin d'ombre de cette proposition fort sympathique au demeurant – donner les mêmes droits à tout le monde – mais qui porte en elle les germes de problèmes futurs.
À cette erreur, vous avez ajouté le péché d'orgueil. Persuadés d'être du bon côté de l'Histoire, vous avez pulvérisé le mur de la réalité en vous inventant une société française qui serait à vos côtés. François Hollande voulait réenchanter le rêve français, les Français croyaient avoir élu leur roi mage – mais non, ce n'était que le roi du bricolage, c'était « Leroy Merlin » ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
La réalité, c'est que la France dormait et que vous l'avez réveillée. La réalité, c'est que vous êtes restés sourds lorsqu'elle a commencé à grogner. La réalité, c'est que vous êtes devenus arrogants lorsqu'elle a commencé à donner de la voix. (« Bravo ! » sur divers bancs du groupe UMP.)
Aujourd'hui, mes chers collègues, cette France gronde et des éléments extrémistes l'instrumentalisent pour en découdre. Je voudrais dénoncer ici des agressions : mon collègue sénateur du Vaucluse Alain Milon, qui est favorable au projet de loi, a été agressé, ainsi que deux gendarmes, par une manifestation dirigée par le suppléant de mon autre collègue du Vaucluse, la députée Marion Maréchal-Le Pen. Même si je ne suis pas d'accord avec mon collègue de l'UMP sur le fond, on ne peut pas permettre en République que des élus du peuple instrumentalisent des manifestations pour faire pression sur d'autres ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)