Voilà pour la précision de nos débats, madame la garde des sceaux, très respectueusement.
Vous avez souhaité, par ailleurs, reprendre d'autres points pour justifier le terme de « western spaghetti ». Vous avez d'abord soutenu que l'opposition aurait, au fond, enfumé l'opinion en parlant de la suppression des mots de « père » et de « mère ». Je vais donc reprendre les propos que j'ai tenus hier lors de la motion de renvoi en commission, pour que chacun ici mesure les choses, mesure combien le texte dont nous débattons en deuxième lecture est différent de celui que nous avons examiné en première lecture, combien il trahit votre manière de faire, et combien il aggrave les choses.
Le Gouvernement avait compris, et c'était tout à son honneur, combien, dans ce texte relatif au mariage et à l'adoption, l'opinion se rebellait contre la suppression trop fréquente, et sur des dispositions importantes, des mots de « père » et de « mère » ou de « mari » et « femme ». Vous avez réagi de deux manières, d'une part avec l'article balai – lui-même balayé depuis au profit des ordonnances – mais aussi en maintenant, dans certaines dispositions symboliques fortes, les mots de « père » et de « mère » et de « mari » et « femme ». Cela, c'était la version de l'Assemblée en première lecture.
Mais la version issue du Sénat, la version proposée à l'Assemblée en deuxième lecture, cette version que vous ne voulez plus modifier et que vous ne nous permettrez pas de modifier change totalement les choses. Vous êtes allée dire à la télé qu'on enfumait les Français : vous avez menti, parce que l'article balai n'était pas encore venu, mais vous mentez aujourd'hui une deuxième fois.