Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 18 avril 2013 à 15h00
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Si l'on est sûr de sa mère, on ne l'est jamais de son père. C'est pourquoi la majorité des sociétés ont choisi une filiation patrilinéaire et la transmission du nom par le biais du patronyme, même si le rapporteur a évoqué les évolutions récentes qui permettent en particulier de sauvegarder des noms de famille rares.

Le présent texte procède différemment. Il est d'ailleurs assez curieux de voir que le premier paragraphe de cet article, alors qu'on vient d'entendre parler à l'envi de parenté, de parentalité, de parent, de parent social, de parent adoptif, de parent biologique, de géniteur ou de génitrice, commence par prévoir le désaccord entre les parents. Où est le projet parental, où est le « portage » de l'enfant si les parents ne sont pas au départ capables de se mettre d'accord sur le nom qu'ils vont lui donner, qui était jusqu'à présent, j'en suis désolé, mesdames qui hurlez au loup lorsqu'on parle de paternité, le patronyme, avec la possibilité d'y accoler le nom d'origine de la mère ?

Dans ce texte, vous jouez au bonneteau, vous mélangez les noms, vous les classez par ordre alphabétique – comme si l'ordre alphabétique avait un sens rationnel !

Vous avez inventé le mariage quantique. On a déjà vu les conseillers départementaux quantiques, qui forment une paire lors de leur campagne électorale mais peuvent avoir des positions différentes en fonction des moments. Voilà les parents quantiques, qui peuvent être d'accord ou non. L'enfant peut porter un nom ou un autre, deux enfants d'une même fratrie peuvent avoir des noms dans un ordre inverse parce que c'est le choix des parents, ou l'un peut porter le nom seulement du père ou de la mère même s'ils sont issus des mêmes parents biologiques ! C'est insensé.

À moins d'avoir un conflit d'intérêt, mesdames les ministres, avec les généalogistes, qui ont certainement en vue de nombreuses heures de travail, et à moins d'avoir voulu rompre avec l'histoire de France, il serait raisonnable d'abroger cet article.

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