Merci, monsieur le directeur, pour les informations précieuses que vous nous avez communiquées. Elles nous montrent que ce centre de crise est indispensable et performant.
Cela dit, dans le rapport que nous avons réalisé il y a un an, Henri Plagnol et moi, sur la crise du Sahel, deux points ont suscité particulièrement l'attention : le souhait d'arrêter de payer des rançons en cas de prise d'otage et notre protestation, approuvée par la plupart de nos collègues, contre la facilité avec laquelle les services du Quai d'Orsay utilisent sans limite la stratégie que nous avons appelée du « grand parapluie », consistant à agrandir les zones classées en rouge ou en orange. Cette attitude est scandaleuse, car elle obère dans des proportions considérables le tourisme et l'économie dans les pays concernés. Elle est insupportable pour ceux qui connaissent notamment l'Afrique de l'Ouest.
Je ne pense pas que nos ambassadeurs s'autocensurent, en dehors de quelques exceptions, et ils connaissent mieux ce qui se passe dans leur pays que l'administration centrale !
La dernière fois que je suis allé au Burkina Faso, le président de ce pays s'est inquiété de ce que le Quai d'Orsay envisage de placer une grande partie de celui-ci en zone rouge : or je m'y balade de la même manière qu'à Paris ou à Rouen – peut-être même plus facilement que dans la banlieue parisienne. Allez-vous aller jusque-là ?
Je considère que placer ainsi toute une zone en rouge pour se couvrir relève d'une forme de lâcheté. Et j'espère que votre proposition de réforme va permettre d'améliorer la situation.