Ce n'est pas la première fois, mes chers collègues, que nous avons le sentiment de contribuer à une avancée décisive de notre droit. Nous sommes ici dans le lieu où bat le coeur de la République. Nous allons voter une loi qui fait vivre sa devise : « Liberté, Égalité, Fraternité ». (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR.)
Oui, c'est une loi de liberté car elle consacre le droit pour chacun d'être respecté sans discrimination. Oui, c'est une loi d'égalité car elle accorde les mêmes droits pour tous les citoyens quelle que soit leur orientation sexuelle. Oui, c'est une loi de fraternité car elle cultive notre vivre ensemble et le refus du rejet de l'autre. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
C'est pensant à ces valeurs qui nous guident, nous inspirent et nous dépassent, que nous honorons la grandeur de la politique et la légitimité du mandat qui nous est confié, car ce que nous allons voter n'est pas une loi pour une minorité : c'est une loi pour la société tout entière, pour une société dans laquelle le droit sera enfin le même pour tous, quelle que soit son orientation sexuelle. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR.)
Vous l'avez compris, mes chers collègues, c'est avec solennité que nous abordons ce vote. En votant ce projet de loi, nous pensons aux jeunes homosexuels que certains propos, au cours des dernières semaines, ont blessés, fragilisés. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Selon les associations, les appels d'adolescents perdus ont triplé ces dernières semaines.
En votant ce texte, nous pensons à ceux qui croyaient que la société française les avait acceptés et qui ont découvert qu'« une partie de la France est homophobe » – ce sont leurs mots. (Mêmes mouvements.)