Intervention de Alain Tourret

Séance en hémicycle du 23 avril 2013 à 15h00
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Tourret :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame la garde des sceaux, mes chers collègues, depuis quelques mois, la majorité est attaquée de toutes parts. On nous reproche de nous intéresser aux seuls faits de société et de ne pas nous occuper de la situation économique et sociale du pays.

Nous répondons avec force par cette loi. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Nous sommes fiers, madame la garde des sceaux, de ce texte fondateur de la République. Nous sommes fiers qu'il vienne démontrer nos capacités à écouter (Mêmes mouvements), à imaginer, à riposter, à remédier à l'injustice. Les homosexuels souffraient d'une véritable injustice, d'un déni de justice. J'ai une pensée pour tous ceux qui ressentaient une souffrance immense dans leur corps, dans leur être, dans leur savoir. Désormais, homosexuels et hétérosexuels pourront se pacser ou se marier s'ils le veulent. Cette égalité nouvelle est une pierre blanche apportée à l'humanité.

Nous avons renforcé le mariage républicain et l'adoption qui reste encore le grand échec de notre vie en société. Tout cela s'est fait dans le vacarme, dans les cris et les huées de la rue, chauffée au rouge par les cris de certains d'entre nous qui n'ont pas compris qu'ils minaient les bases mêmes du pacte républicain. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

On nous a accusés d'être des assassins d'enfants, rien que ça ! Un pas de plus a été franchi par rapport à la période, pourtant bien sombre, qui a précédé l'adoption du PACS. Et pourtant, personne ne reviendra sur ce texte (Applaudissements sur les bancs des groupes RRDP, SRC et écologiste. – Exclamations sur de nombreux bancs du groupe UMP.) Nulle part dans le monde, on n'a abrogé les textes sur le mariage pour tous, pas même dans l'Espagne conservatrice qui a conforté les lois de 2005 voulues par Zapatero. Dire le contraire, comme le fait encore la droite, c'est vouloir entretenir le tumulte et le fracas.

La droite est-elle revenue sur la légalisation de l'avortement ? Non. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) La droite est-elle revenue sur l'abolition de la peine de mort ? Non. La droite est-elle revenue sur le PACS ? Non. (Mêmes mouvements.)

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