Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 23 avril 2013 à 22h00
Avenir politique de la construction européenne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Pourtant, le monde n'est pas devenu plus pacifique ni plus calme depuis la fin de la Guerre froide, bien au contraire. Tandis que se développe une course aux armements en Asie et au Moyen-Orient, que la prolifération nucléaire menace nos villes, désormais à portée de missiles lancés depuis le sous-continent indien et du grand Moyen-Orient, tandis que se développent un peu partout des foyers terroristes dans le sillage des printemps arabes – nous venons d'en vivre les conséquences hier même avec l'attentat contre notre ambassade à Tripoli –, l'Europe semble avoir fait le choix d'une sorte de démission collective face à la réalité.

Seuls deux États, la France et le Royaume Uni, continuent de maintenir et des forces de dissuasion et une capacité de projection à leurs frais, sans que l'Europe ne contribue à cet effort pourtant consenti dans l'intérêt commun. Il y a belle lurette, par exemple, que depuis la déclaration d'Ottawa de 1976, les forces nucléaires françaises et britanniques étaient considérées comme « contribuant » à la dissuasion globale de l'Alliance, donc au service de l'Europe. Il en va de même des interventions effectuées, notamment sur le continent africain, par la France et au service, là encore, de la sécurité commune.

Dans le cas du Mali, où nous sommes intervenus seuls, avec sur le terrain l'unique soutien de l'armée tchadienne, les Européens ont brillé par leur absence. Certes, une aide homéopathique a été apportée par un petit nombre d'États, surtout en matière d'affrètement aérien mais, pour l'essentiel, cette aide s'est révélée inférieure à l'assistance apportée par notre allié américain dans le domaine du transport mais également en matière de ravitaillement en vol et, bien sûr, de renseignement. Quant à l'Union européenne, elle n'est tout simplement pas intervenue dans le champ militaire.

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