Le lancement d'EUTM Mali a tardé alors même que son format est relativement modeste – environ 500 personnes – et c'est à nouveau la France qui se trouve de loin le plus impliqué des vingt-deux États participants, avec plus de 200 personnes sur le total.
Je le répète, ces difficultés doivent nous inciter à travailler, bien avant le lancement d'éventuelles opérations militaires ou même simplement de formation militaire, sur l'approche globale des crises et la prévention des conflits en Afrique, au Moyen-Orient ou ailleurs dans le monde, ainsi que sur leur résolution autant que possible sans emploi de la force.
Pourtant, vous le rappeliez encore, monsieur le ministre, la semaine dernière devant notre commission, cette mission de formation des Maliens à assurer eux-mêmes leur défense est vitale pour l'avenir, tout comme le retour au dialogue politique et une aide forte au développement.
Sur ce chapitre du développement justement, nous pouvons espérer une meilleure mobilisation au niveau européen.
Dès la mi-février, à l'occasion de la réunion informelle des ministres européens du développement à Dublin, le commissaire européen au développement, Andris Piebalgs, et le ministre français délégué en charge du développement, Pascal Canfin, ont annoncé la tenue à Bruxelles d'une conférence pour le développement du Mali, organisée par l'Union européenne et la France en étroite coordination avec les autorités maliennes. Cette conférence, fixée à la mi-mai, a pour objectif de mobiliser les donateurs internationaux tout en veillant à la bonne coordination de l'aide.
Car le Mali ne pourra connaître de sécurité durable sans développement. Les engagements français en la matière sont très convaincants et nous savons pouvoir compter sur le ministre chargé du développement pour mener avec conviction cette bataille qui, si elle est non-violente, n'en est pas moins difficile. En effet, il ne s'agit pas seulement de faire la guerre mais surtout de gagner la paix.
Pour en revenir à la dimension militaire de l'Union, force est de constater avec la crise malienne que le soutien de nos partenaires européens, même lorsqu'ils ont affiché solennellement leur volonté de relancer l'Europe de la défense, ne peut être acquis dans l'urgence.