Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la proposition de résolution de Pierre Lellouche, Axel Poniatowski et Thierry Mariani met en parallèle, à juste titre, la question de la construction européenne, à travers notamment l'élargissement de l'Union à la Croatie, et celle, non moins cruciale, de l'Europe de la défense.
Votre réponse, monsieur le ministre, était totalement hors sujet. Même si nous ne sommes pas d'accord ou si les torts sont partagés, nous aurions bien aimé évoquer ce problème. Or j'ai eu l'impression qu'il y avait une incompréhension ou, en tout cas, une volonté de la majorité présidentielle de ne pas aborder ce sujet crucial.
Pour être acceptée des peuples, comprise des peuples, l'Europe doit être, et montrer qu'elle est, le seul moyen d'assurer notre sécurité dans un monde qui réarme, un monde où la menace est à la fois plus diffuse et plus présente.
Sur la carte troublée de la géopolitique, en ce début de XXIe siècle, quand l'instabilité d'une région du bout du monde peut avoir des conséquences meurtrières jusque dans le coeur de nos villes, les Français, les Allemands, les 500 millions d'Européens doivent se savoir protégés par l'Europe.
Plus encore, ils doivent avoir cette conscience qu'ils sont, à travers l'Europe, les acteurs de leur propre sécurité.
Pourtant, plus nous avançons dans la construction européenne, plus le mythe de l'armée commune recule, jusqu'à prendre les contours lointains d'un mirage. En dépit de plusieurs accomplissements notables, nous savons que la défense européenne n'est ni pour demain, ni même pour après-demain.