Madame la ministre des affaires sociales et de la santé, sans aucun relais des médias nationaux, davantage préoccupés par l'hypothétique grippe aviaire chinoise, une prolifération de dengue atteint la Guyane depuis le mois de septembre 2012.
Selon l'Institut de veille sanitaire, environ 8 000 cas cliniquement évocateurs de dengue ont été constatés depuis sept mois. Peu à peu, cette prolifération a touché l'ouest de la région ainsi que l'île de Cayenne. Dans la seconde quinzaine de mars, près de 400 cas ont été recensés à Cayenne et à Matoury. La dengue a de nouveau atteint le stade d'épidémie déjà connu en Guyane.
Madame la ministre, nous en sommes au troisième décès depuis la résurgence de ce fléau et l'émotion est vive sur le terrain depuis la mort d'une fillette de quatre ans des suites d'une dengue hémorragique.
Certes, les conditions climatiques de la Guyane sont particulières et les récentes pluies que nous avons connues sont de nature à favoriser la reproduction des larves de moustiques ; mais ce n'est pas la première fois que nous sommes confrontés à la propagation de cette maladie. Aussi serait-il temps d'arrêter des mesures radicales et pérennes susceptibles de sauver des vies humaines.
Cette lutte se situe à deux niveaux.
Premièrement, il s'agit de favoriser des actions de formation et d'information destinées au grand public, car ce combat ne sera efficace que si les gîtes larvaires sont définitivement éradiqués. Je tiens d'ailleurs à saluer l'action des agents chargés de la démoustication sur le terrain. Cependant, il faudra très rapidement augmenter leur nombre, ainsi que les moyens qui leur sont alloués, et améliorer leur formation.
Deuxièmement, nous considérons qu'il est impératif d'accorder aux différents personnels soignants qui assurent la prise en charge des patients les moyens nécessaires à l'exercice efficace de leurs responsabilités.
Madame la ministre, sachant que toutes les collectivités et instances de santé de Guyane apportent déjà leur contribution, pouvez-vous nous exposer les mesures que vous comptez prendre au nom du Gouvernement pour accroître la lutte antivectorielle et mettre fin à cette grave épidémie qui touche la Guyane ? Je vous en remercie. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)