Madame Bonneton, vous avez raison d'insister sur ce point : la présence médicale sur le territoire est un enjeu majeur. Nos concitoyens le disent : ils veulent pouvoir être soignés dans de bonnes conditions à proximité de leur domicile.
Sous le terme de « désert médical » sont toutefois regroupées des situations en réalité assez différentes. Il s'agit de pouvoir accéder à un médecin généraliste dans un rayon kilométrique limité, mais également de pouvoir prendre rendez-vous avec un médecin spécialiste dans un délai qui soit raisonnable, et non pas de plusieurs mois, comme cela devient trop fréquemment le cas pour certaines spécialités. C'est aussi la possibilité d'être pris en charge en cas d'urgence dans des délais raisonnables et des conditions satisfaisantes.
Le Gouvernement a engagé une action orientée autour de trois axes. Le premier correspond à la rénovation des études médicales : il faut faire en sorte que les étudiants effectuent davantage de stages sur le terrain en milieu rural, dans des secteurs difficiles, et découvrent la pratique de la médecine libérale. Le deuxième axe de travail concerne les conditions d'exercice des professionnels : il faut encourager le regroupement de différentes professions, le travail pluridisciplinaire dans des pôles de santé ou des maisons de santé, par exemple. Le troisième axe vise à renforcer l'investissement dans les territoires isolés en renforçant par exemple les hôpitaux de proximité.
Rappelant que le gouvernement précédent avait pris des mesures incitatives, vous vous interrogez sur l'efficacité des nouvelles mesures qui ont été annoncées. Ma conviction est que nous n'avons pas encore tout essayé et qu'il faut mobiliser l'ensemble des leviers existants. Jusqu'à présent, les gouvernements successifs se sont en effet contentés de proposer des primes d'installation. C'est à une véritable rénovation des modes d'exercice que nous devons nous atteler. Nous pourrons ainsi répondre aux attentes des professionnels et de nos concitoyens.