Madame la ministre, depuis le dépôt de plainte d'une patiente contre le fabricant de sa pilule de troisième génération, le risque de thrombose associé aux dernières générations de pilules inquiète des millions de femmes et a conduit les autorités sanitaires à réagir.
Mais le mal était fait, et l'inquiétude a conduit de nombreuses jeunes femmes à arrêter brutalement la prise de leur pilule. Le déremboursement des contraceptifs oraux de troisième génération, qui découlait de ces risques sanitaires, a sans doute également accéléré cet inquiétant processus.
Nous sommes inquiets de l'effet boule de neige qui pourrait se produire, car une étude de l'INSERM montre qu'en 2012 le recours à la pilule a baissé chez les jeunes femmes de vingt à vingt-quatre ans, ce qui risque d'entraîner plusieurs difficultés. En effet, quid des conséquences de cette baisse sur le nombre d'IVG, alors même que le recours à l'IVG est déjà très élevé chez les femmes de vingt à vingt-quatre ans ? Quid de l'augmentation des coûts de prise en charge des soins, avec les conséquences que l'on sait sur les finances publiques ? Quid enfin de l'augmentation de la prise de contraceptifs d'urgence ?
Il convient donc de porter une attention particulière à la situation des jeunes femmes, et notamment des étudiantes, inquiètes face à cette nouvelle alerte sanitaire concernant leurs contraceptifs. Et ce d'autant plus que la prise de contraceptif devrait être accompagnée d'une visite médicale annuelle. Or seulement 30 % des jeunes femmes déclarent avoir consulté un gynécologue au cours des six derniers mois.
Ma question est donc simple, madame la ministre : envisagez-vous de mettre en place, par exemple, un bilan gynécologique annuel pris en charge par l'assurance maladie pour les jeunes femmes entre seize et vingt-cinq ans ?