Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le vice-président de la commission des affaires sociales, monsieur le rapporteur, chers collègues, nous abordons aujourd'hui, dans le cadre de la journée réservée aux propositions de loi de l'opposition, un texte relatif à l'égalité des droits et à l'intégration des personnes en situation de handicap. Généreuse intention ! Aujourd'hui, en France, le handicap concerne près de douze millions de personnes. Par-delà ce chiffre, le handicap est l'affaire de tous. Il ne concerne pas seulement les personnes handicapées, car chacun peut, à un moment de sa vie, se trouver lui-même ou via son entourage confronté au handicap. Les personnes handicapées ne sont pas une catégorie de personnes mais des citoyens qui doivent vivre dans la société en étant pleinement eux-mêmes. C'est à la société de s'adapter à toutes les personnes qu'elle accueille et non l'inverse.
Nous ne pouvons que nous réjouir d'avoir ici, dans notre hémicycle, un débat sur cette question. Mais, comme l'ont rappelé mes collègues, le texte n'apportera rien tant il est vague et flou dans son application, d'autant moins que la circulaire du 4 septembre 2012 relative à la prise en compte du handicap dans les projets de loi répond en tous points aux attentes qui sont les nôtres. Elle précise que « les travaux de préparation d'un projet de loi devront systématiquement inclure une réflexion sur l'insertion dans le texte de dispositions spécifiques aux personnes handicapées ». Il faut changer de regard sur le handicap, qui doit devenir une grille de lecture de toutes les politiques publiques.
Vous nous proposez là, monsieur le rapporteur, un texte d'intention, mais aussi et surtout d'affichage, après cinq années au cours desquelles le gouvernement précédent n'a apporté que des réponses partielles à la question du handicap, laissant trop souvent de côté des sujets importants qui constituent autant d'enjeux pour les années à venir : la complexité excessive des dispositifs, les difficultés d'accès à l'emploi ou encore l'accessibilité des lieux publics. Avec nous, la qualité de la prise en charge des personnes handicapées devient une priorité gouvernementale et le handicap est pris en compte dans l'ensemble de nos politiques publiques. Notre objectif, clair et réaffirmé, c'est l'inclusion de toutes les personnes en situation de handicap.