J'ai bien entendu tout à l'heure la diatribe de Mme la ministre à l'égard du texte et de son rapporteur, bien qu'elle ait davantage mesuré son propos à la reprise de nos travaux. Ni l'un ni l'autre ne méritaient cet excès d'indignité.
Madame la ministre, la vérité ne connaît qu'une route et, à cette heure, permettez-nous de vous dire que nous doutons du volontarisme du Gouvernement en la matière.
Notre collègue Damien Abad, que je connais depuis longtemps et dont personne ne peut douter de l'engagement sur ces questions, me disait qu'il avait été frappé de l'implication de François Hollande pendant la campagne présidentielle sur l'engagement n° 32 : « Je garantirai l'existence d'un volet handicap dans chaque loi ». Par conséquent, vous ne pouvez pas lui en vouloir d'avoir rédigé de bonne foi la présente proposition de loi. Il nous a d'ailleurs écrit à tous pour en parler. De bonne foi, il considérait que cet engagement était volontariste. Cette proposition de loi n'est rien d'autre que l'un des engagements pris par François Hollande pendant la campagne présidentielle. Alors, faisons-le ensemble, mes chers collègues ! L'argument de la circulaire revient à dire : « Circulez, il n'y a rien à voir ! »
Ce sujet est sensible ; il est très politique, dans le bon sens du terme. Et vous savez tout ce qui a été fait à cet égard par l'ancienne majorité et le président Chirac. Ce sujet appelle une volonté politique commune qui dépasse les arguties juridiques que notre collègue Jérôme Guedj a développées avec beaucoup de talent mais qui ne sont que l'expression d'une absence de courage.
Mes chers collègues, ce soir, nous vous demandons simplement de dire oui à la solidarité et à l'égalité républicaine. Je ne vois d'ailleurs pas l'intérêt de cet amendement de suppression, puisque de toute façon, vous avez la majorité, même si elle est courte, je le rappelle. Nous pourrions donc tout à fait discuter de cette proposition. Au contraire, avec le dépôt de cet amendement de suppression, vous déshonorez le Parlement. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Supprimer d'un trait de plume cette disposition alors que nous pourrions, comme nous l'avons fait lors des précédentes niches, discuter de tous ces sujets de façon pleine et entière ne me paraît pas sérieux.