Intervention de Denys Robiliard

Séance en hémicycle du 25 avril 2013 à 21h30
Cumul de l'allocation de solidarité aux personnes âgées avec des revenus professionnels — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenys Robiliard :

Je ne suis pas désobligeant : c'est un simple constat. Naturellement, je m'associe aux voeux de prompt rétablissement adressés à Mme Lemorton.

Mme Le Callennec nous invitait tout à l'heure à dépasser les idéologies, à analyser la situation sans préjugé et sans considérer l'origine de la proposition de loi.

Certes, nous pouvons accepter cette proposition, mais cela suppose également que Mme Le Callennec et ses collègues de l'UMP acceptent à leur tour nos arguments sans les rejeter au prétexte qu'ils n'émaneraient pas de leur bord ; ils doivent admettre que ces arguments ne sont pas malhonnêtes et ne visent pas à refuser une proposition de loi au seul motif qu'elle aurait été déposée par l'UMP. Tel est l'état d'esprit que nous devons adopter lorsque nous nous exprimons sur cette proposition de loi.

Le décor a été clairement posé. L'allocation de solidarité aux personnes âgées s'élève à 787,26 euros ; il s'agit d'un revenu total maximal, puisque cette allocation est différentielle. Même si le minimum vieillesse a été augmenté de 25 %, cela n'est pas satisfaisant ! Il faut de plus analyser la réalité de ces chiffres : ce n'est qu'après l'augmentation de 25 % que l'on a atteint la somme de 787,26 euros !

Mais nous devons également considérer les chiffres relatifs à la population qui « bénéficie » de cette allocation : avec une moyenne d'âge d'environ 75 ans, les bénéficiaires se répartissent, ainsi que Jérôme Guedj l'a rappelé, entre un tiers de personnes âgées de 65 à 75 ans, et deux tiers de personnes de plus de 75 ans.

Votre proposition vise donc à améliorer la situation d'hommes et de femmes – surtout de femmes – dont les deux tiers ont plus de 75 ans, en leur redonnant le droit de travailler, notamment dans les écoles – à 75 ans !

Même si je ne méconnais pas la bonne foi de ceux qui proposent cette solution, le message ainsi envoyé est terrible : il signifie que la seule solution que l'on a à proposer aux personnes âgées – aux vieux, pour parler comme M. Arnaud Richard – pour compléter un niveau de revenus à l'évidence faible, est de rétablir le droit de travailler à 75 ans, ou même à 65 ans, alors que l'état de santé de nombre de ces personnes est défaillant.

Vous affirmez en outre qu'il y a pour elles du travail dans les écoles ; je ne peux pas être d'accord ! En effet, c'est une chose de recevoir ses petits-enfants, et une autre que de prendre en charge et de gérer un groupe d'élèves : lorsque l'on n'est pas formé et que l'on a arrêté de travailler, on n'en a pas forcément la capacité.

Quelle idée se fait-on de l'accueil que l'école publique – et peut-être même l'école privée – doit assurer aux enfants qu'on lui confie ? On attend des personnels des écoles qu'ils soient formés, capables de s'occuper des enfants et pas seulement de faire du gardiennage.

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