Intervention de Nicole Ameline

Réunion du 23 avril 2013 à 17h30
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Ameline, présidente du CEDAW :

Aujourd'hui, le trafic des êtres humains est plus important que le trafic des armes et de la drogue. Or nous nous sommes aperçus que les opinions publiques étaient de plus en plus enclines à condamner toute forme d'exploitation.

L'Europe doit jouer un rôle absolument considérable, parce qu'elle a les moyens d'agir sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres. Mais surtout, elle ne peut pas s'arrêter en chemin dans la conquête de l'égalité.

Je vais vous donner l'exemple du Mali. Il faut tout faire pour que ce pays engage sa reconstruction avec les femmes. Je me suis inquiétée de la situation et me rendrai dans ce pays dans dix jours. Nous avons déjà la chance d'avoir, dans la Commission de vérité et de réconciliation, une vice-présidente ! Essayons de faire en sorte que la Délégation, le Parlement français et l'Europe agissent les uns et les autres avec le Mali, comme avec les autres pays qui ont tant besoin de nous.

Je vais vous donner l'exemple du Liban, qui organisera très bientôt des élections législatives. J'ai reçu tout à l'heure une jeune femme libanaise qui a demandé l'aide de la France à cette occasion. Nous devrons profiter de l'ouverture d'esprit dont le gouvernement libanais semble faire preuve pour éviter que ces élections ne se traduisent pas l'élection d'un nombre de femmes trop limité.

Je crois à l'engagement des parlements, à l'engagement de l'Europe, dans son périmètre d'action et au-delà, notamment en Afghanistan. Geneviève Lévy, qui connaît bien la situation de ce pays, sait comme c'est important.

Le terme de conditionnalité n'est pas « politiquement correct ». Pour ma part, je préfère parler de conditionnalité intelligente. Le terme anglais est accountability. Les pays doivent être redevables, comptables. C'est ce que nous leur demandons au cours de nos dialogues constructifs.

Les pays doivent être, notamment, comptables de l'aide publique internationale. Encore une fois, il ne s'agit pas de porter de jugements ni de faire de l'ingérence, mais simplement de faire en sorte que les droits universels reconnus par tous trouvent une application. Et si un pays perçoit une aide publique au développement, il doit avoir l'obligation de rendre des comptes sur la situation des femmes. Aujourd'hui, certains pays qui sont des concentrés de violence sur tous les plans, perçoivent des aides. Il faut que nous procédions progressivement, tout en faisant preuve d'exigence.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion