Madame la présidente, monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, chers collègues, des trois propositions de loi dont nous discutons aujourd'hui, celle qui vise à interdire les licenciements boursiers ou les suppressions d'emplois abusives est celle sur laquelle je souhaite m'attarder le plus. En effet, le social est au coeur des préoccupations de mon mouvement.
Cette proposition de loi part d'un constat que nous pouvons tous partager : l'image de multinationales annonçant des profits record et procédant, dans le même temps, au licenciement de centaines ou de milliers de salariés est choquante. Le fait que les décisions sont prises sur la base de calculs de rentabilité dans lesquels l'humain n'est pas pris en considération l'est tout autant.
Par le fait qu'ils font l'objet d'une communication maladroite, par leur cynisme ou parce qu'ils constituent le simple reflet du rapport de force existant au profit de l'argent, les licenciements dits boursiers sont les signes distinctifs du capitalisme prédateur.
L'importance prise par les fonds d'investissement et les fonds de pension a profondément changé la physionomie de l'économie mondiale. Les exigences de rentabilité élevée, les regards braqués sur des résultats trimestriels ont pris le pas sur les stratégies entrepreneuriales à long terme.
Ce capitalisme dévoyé s'appuie sur un triptyque libéral développé par l'Europe de Bruxelles et l'OMC : libre circulation des biens et des prestations de services, libre circulation des capitaux et libre circulation des populations.
Je rappelle ici aux communistes, qui l'ont oublié depuis 1981, que la libre circulation des populations, donc l'immigration, est ce troisième pilier nécessaire au capitalisme qu'ils dénoncent.