Je serais plutôt d'accord avec une collègue du groupe socialiste qui mardi soir, lors d'un autre débat, avait accusé l'opposition, qui présentait une motion de renvoi en commission, de cherche à enterrer le texte et à refuser le débat en usant de manoeuvres dilatoires. Je lui avais dit que je partageais son point de vue tout en espérant qu'elle tiendrait aujourd'hui les mêmes propos…
Le débat a eu en partie lieu en commission. Aucun amendement n'a d'ailleurs été déposé par les membres du groupe socialiste. Un seul d'entre eux avait exprimé son désaccord : Patrick Mennucci, ici présent. Si l'on avait eu la volonté d'avancer sur ce texte, d'en améliorer l'écriture, d'en redéfinir le périmètre et la portée, nous aurions donc pu le faire.
Ne nous faisons pas d'illusions, ne nous racontons pas d'histoires. Je tiens à cet égard à saluer, même si je ne la partage évidemment pas, la position défendue par le président de la commission des lois : il a clairement expliqué qu'il s'opposait au principe même de l'amnistie et qu'une telle disposition ne correspondait plus à l'époque.
Je voudrais simplement m'adresser aux membres de la majorité, et notamment à vous, chers collègues du groupe socialiste. Il faut savoir : ou bien il n'est plus possible désormais d'amnistier des syndicalistes, des hommes et des femmes courageux qui défendent leur outil de travail et leurs conditions de vie, parce que l'on juge que le principe n'est plus adapté à l'époque ; ou bien l'on pense que cela reste une tradition républicaine qui a fait honneur à la gauche. Auquel cas, je vous invite à voter en conscience contre le renvoi en commission, parce que nous avons pris, au cours de la campagne électorale, les uns et les autres souvent, des engagements en faveur de cette amnistie.