Messieurs les présidents, je vous remercie d'avoir organisé ce débat. Nous sommes impatients de constater les résultats de l'action de la BPI en matière d'emploi, d'aménagement du territoire et de transition écologique et énergétique.
S'agissant du CICE, les chefs d'entreprise seront libres de l'utiliser comme ils le souhaitent. Dans le Doubs, l'un d'eux nous a indiqué vouloir l'utiliser pour augmenter les salaires. On peut donc s'interroger sur le fléchage du préfinancement : ne serait-il pas utile d'opérer une sélection en la matière ?
La BPI sera aux côtés des entreprises en mutation ; or, sur le terrain, les banquiers ne sont pas toujours à même de mesurer les évolutions technologiques des entreprises. Dans mon territoire, une papeterie est en passe de devenir une entreprise d'avenir en remplaçant le pétrole par le bois ; or, elle sera financée non par les banques françaises – ni par la BPI, car ce dossier est antérieur à sa création –, mais par une banque libanaise. Cette situation interroge sur nos capacités à évaluer les activités d'avenir. Espérons que les critères de votre doctrine permettront de prendre en compte les activités qui, certes, ne sont pas rentables aujourd'hui, mais le seront demain.
Par ailleurs, il me semble important que l'ensemble des fonds intègre la transition écologique. Autrement dit, la dimension du développement durable doit être présente dans chacun des investissements de la BPI, c'est-à-dire même pour les activités qui ne sont pas spécifiquement énergétiques ou écologiques.
Pour finir, j'attire votre attention sur le défi colossal qu'est le logement. Nos amis anglais et allemands ont mis en place des structures financières de tiers investisseurs. Nous devrons nous-mêmes intervenir sur ces secteurs et accompagner les entreprises artisanales, notamment en matière de formation et de nouveau matériaux.