La grande majorité de la population est aujourd'hui plutôt surinformée que sous-informée. Et les campagnes s'adressent malheureusement souvent à une population déjà bien informée. Je pense par exemple à celles des cyclistes, que visait la campagne sur le port du casque en vélo. Comme s'y était efforcé Jack Ralite, ministre de la santé au début des années 1980, il faudrait que les campagnes de prévention visent les publics les plus précaires et soient conduites au plus près d'eux pour espérer corriger les inégalités de santé. Il faut aussi aider les associations à faire passer leurs messages. Pour le reste, ne nous leurrons pas, on peut lancer toutes les campagnes de prévention du cancer de la peau que l'on veut. S'il faut toujours quatre ou cinq mois pour obtenir un rendez-vous chez un dermatologue, elles ne pourront pas être très efficaces. Idem pour la prévention du glaucome quand il faut, comme dans certaines régions, attendre neuf mois avant de pouvoir consulter un ophtalmologiste.