En Libye, l'influence de ces pays est moins sensible qu'ailleurs. Le Gouvernement et l'administration restant à créer, il est difficile de peser de manière structurée. Mais il y a tout de même des salafistes et des groupes armés.
Beaucoup nous ont dit que Kadhafi gérait la Libye comme une ferme. Il traitait la population comme du bétail. C'est une expression qui est revenue à plusieurs reprises au cours des entretiens.
Il faut savoir qu'on ne paie toujours pas l'électricité en Libye. On ne reçoit pas les factures. C'est une des utilisations de la rente pétrolière.
S'agissant des femmes, la laïcité n'existe pas dans ces sociétés où l'islam sert de corpus de référence. Au Caire, l'imam d'al-Azhar, le cheikh Tayeb, nous a déclaré en substance qu'un athée avait le droit de vivre tant qu'il ne manifestait pas publiquement sa position.
Tous les entrepreneurs que nous avons rencontrés estiment que la Libye est un pays promis à un bel avenir en matière d'expansion économique. Il y a des affaires à réaliser. Certains m'ont dit en aparté que le Gouvernement devrait engager une action plus vigoureuse dans ce domaine. Par ailleurs, beaucoup pensaient que la pusillanimité actuelle était due aux entreprises de sécurité, accusées d'exagérer le danger pour favoriser leur marché de protection des sociétés étrangères. L'attentat a quand même montré qu'il y avait de réels problèmes de sécurité.