Intervention de Jean Glavany

Réunion du 14 mai 2013 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany :

Des progrès considérables restent à faire en Libye en matière de droits des femmes. Les relations avec les hommes, qui se trouvent sous l'emprise de la religion, demeurent très patriarcales et traditionnelles.

Les représentantes d'ONG que nous avons rencontrées voient dans leur travail une sorte de service à rendre à la Révolution, et déplorent le manque de soutien de l'Etat. Selon elles, la Libye manque à la fois d'expérience, de sécurité et de liberté de mouvement pour les femmes, et de l'absence de loi protégeant leur condition. Le grand Mufti aurait ainsi déclaré dans une fatwa que le mariage d'une femme libyenne avec un étranger était désormais interdit et qu'il n'était plus nécessaire d'avoir l'autorisation de sa première femme pour pouvoir en épouser une autre.

Toutes les associations nous ont décrit une situation dans laquelle les femmes sont maltraitées. Elles demandent en particulier que leurs droits soient inscrits dans la Constitution et qu'il y ait des femmes dans la commission chargée de l'élaborer. Nous avons d'ailleurs rencontré au Congrès libyen une jeune députée voilée, mais féministe, qui nous a demandé comment faire pour que des femmes soient élues au Parlement. L'assemblée actuelle est composée de députés indépendants, parmi lesquels il n'y a quasiment aucune femme, et de représentants des partis, où elles sont plus nombreuses.

La présence des entreprises françaises s'accroît lentement depuis la révolution. Elles se heurtent toutes à la même difficulté : l'absence d'Etat de droit et de cadre juridique stable et serein pour les entreprises ou les administrations qui voudraient travailler avec la Libye. Nous avons ainsi appris qu'un important accord de coopération avec la France dans le domaine de la sécurité était prêt depuis quelque temps déjà, mais qu'il y avait des difficultés inattendues pour aller au bout du processus avec l'administration libyenne. On venait de découvrir que les versions en arabe et en français ne suffisaient plus, et qu'il fallait désormais traduire le texte en anglais – mais ce n'est qu'une péripétie parmi d'autres….

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