Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 22 mai 2013 à 16h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Vous continuez, monsieur le ministre, de raisonner en termes de dons alors qu'il faudrait chercher les moyens de financer des projets précis. Cette banque d'investissement associerait des bailleurs comme la Chine et les pays du Golfe qui aujourd'hui ne contribuent pas. Il ne serait pas raisonnable de laisser les pays du Sahel, qui sont à la fois parmi les plus pauvres du monde et ceux où la croissance démographique est la plus forte, à la seule charge de la France. La population malienne, qui était de dix millions d'habitants en 2000, est aujourd'hui de quinze millions et sera de cinquante millions dans un quart de siècle. Il est significatif que le président de la République sénégalais, M. Macky Sall, ait d'ores et déjà changé d'approche, recherchant des outils de financement modernes pour les projets prioritaires de son pays plutôt que des dons. Et il s'est tourné vers les pays du Golfe.

Un dernier mot, monsieur le ministre. Attention à la décentralisation ! Lorsqu'il n'y a plus d'État dans un pays, c'est un pari risqué car elle ne peut réussir que s'il y a des élites non corrompues pour la mettre en oeuvre. J'ai en tête l'exemple de l'Indonésie où elle constitue aujourd'hui la principale entrave. Étant donné la situation au Mali, notre premier souci devrait être d'y restaurer ou instaurer un État et de soutenir le processus de réconciliation.

La priorité n'est ni à la décentralisation ni aux conférences de donateurs. Il faut partir de projets concrets. Comme il n'y a pas d'administration au Mali, il nous revient d'aider les Maliens à élaborer un plan de développement et à en trouver le financement.

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