Le scrutin du 11 mai au Pakistan a été très mobilisateur puisque près de 60 % des électeurs inscrits sont allés voter malgré les attaques terroristes et les violences politiques, qui semblent avoir fait un bilan de 50 victimes le jour du vote. Les résultats partiels donnent une victoire du principal parti d'opposition, la Pakistan Muslim League de Monsieur Nawaz Sharif, qui a été premier ministre à deux reprises, de 1990 à 1993 et de 1997 à 1999. Il devrait obtenir entre 100 et 120 sièges à l'assemblée et constituer le prochain gouvernement national de coalition. Ce parti conserve le contrôle de la province du Pendjab, qui est la plus importante du pays. Ce scrutin devrait permettre au futur premier ministre d'avoir une bonne assise. Il faut souligner que c'est une transition inédite au Pakistan puisque le prochain gouvernement succèdera à un gouvernement civil qui est allé jusqu'au terme de son mandat, ce qui est assez exceptionnel. Ce que l'on attend et que les Pakistanais attendent, c'est de sortir le Pakistan de sa crise économique marquée par des difficultés énergétiques majeures et des difficultés budgétaires. Il y a une nécessité pressante de réforme, qui rejoint une aspiration de la population pakistanaise de pouvoir passer à une autre étape du développement du pays. Concernant l'environnement régional, le pays est très important pour la lutte contre le terrorisme et pour la stabilité en Afghanistan. Il est trop tôt pour évaluer la posture du futur gouvernement pakistanais en vue des échéances afghanes de 2014. Nous plaidons pour que le Pakistan oeuvre à la stabilité de la région car il en est un acteur majeur.
Avec l'Inde, nous avons un déficit de 1,9 milliard d'euros et les ventes aéronautiques représentent une part importante de notre commerce bilatéral. Il y a une volonté des deux pays de faire passer notre partenariat stratégique à un autre niveau, notamment dans le domaine commercial. Deux secteurs sont particulièrement importants pour consolider nos échanges. La coopération en matière de défense est un axe majeur, avec le projet de vente de 126 avions de chasse Rafale. L'Inde a affirmé lors de la visite du Président de la République qu'elle attendait vivement la conclusion des négociations commerciales, ce que nous interprétons comme un signe positif.