Le texte du projet de loi nous revient du Sénat avec quelques améliorations, concernant notamment les filières professionnelles, dans le choix desquelles le rôle de l'État, par l'intermédiaire du rectorat, est réaffirmé. Il propose également une meilleure définition du socle commun, qui commence à s'ouvrir à l'idée d'une culture commune, et il renforce l'affirmation d'une école de la réussite – ce qui signifie que chaque enfant est capable de poursuivre ses études dès lors que l'école se met à sa disposition.
Je me réjouis que cette loi de refondation se soit accompagnée d'une programmation sur cinq ans de la création de 60 000 postes. Avec les suppressions de postes organisées par la droite, certaines écoles pouvaient en effet compter jusqu'à trois classes sans remplaçant et il fallait la mobilisation des familles et des élus pour en obtenir – et encore était-ce souvent en déshabillant Pierre pour habiller Paul, faute d'un nombre de postes suffisant pour mettre un maître devant chaque classe. Ces 60 000 postes permettront d'assurer la formation dont les enseignants manquaient jusqu'à présent, d'assurer le remplacement et de progresser vers le « maître de plus », vieille revendication des enseignants pour pouvoir assurer un travail de qualité auprès de chacun des élèves.
Je me félicite également que le texte confirme le rôle important que vont jouer les RASED pour les élèves en difficulté.
Je soulèverai cependant au cours du débat certaines questions qui restent à clarifier, comme celles du pré-recrutement, déjà évoqué lors du débat sur la loi relative à l'enseignement supérieur et la recherche, de la précarité des personnels, notamment dans les nouveaux métiers créés au sein de l'éducation nationale, de la filière professionnelle et de la scolarisation obligatoire de trois à dix-huit ans.
Nous disposons avec cette loi de refondation de l'école d'un outil amélioré par le débat au Sénat et que nous pouvons rendre encore meilleur à la faveur de la discussion à venir.