Intervention de Jean-Pierre Dufau

Séance en hémicycle du 23 mai 2013 à 9h30
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Article 2, amendement 284

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Dufau :

Par ailleurs – mais peut-être me suis-je trompé –, j'ai cru percevoir des contradictions dans l'argumentation de M. Feltesse. Tantôt l'anglais était extrêmement préjudiciable et il fallait s'en méfier, tantôt la situation actuelle était telle qu'elle était devenue irréversible. Je l'avoue, j'étais un peu perdu !

S'agissant de notre amendement, la volonté, qui nous est commune, est d'encadrer au maximum les conditions dans lesquelles les enseignements dans des langues étrangères pourront se faire pour les étudiants étrangers. Il ne s'agit pas de généraliser ce dispositif, mais d'en conserver le caractère exceptionnel : des exceptions peuvent être « admises pour certains enseignements lorsqu'elles sont justifiées par des nécessités pédagogiques et que ces enseignements sont dispensés dans le cadre d'un accord ». Autrement dit, cet amendement, qui est de précision, introduit une condition supplémentaire pour pouvoir dispenser un enseignement dans une langue étrangère.

Un autre débat portait sur la francophonie, laquelle mérite effectivement de faire l'objet d'un vrai débat.

Je dirai amicalement à notre collègue Rudy Salles que sa remarque sur le Conseil de l'Europe et tout à fait juste. Mais si le français n'est pas respecté en tant que langue officielle, ce n'est pas une question de droit, mais de coutume.

En revanche, il est nécessaire d'avoir une réflexion spécifique et approfondie sur la francophonie, de prendre des initiatives en la matière et d'avoir une autre attitude à l'égard des États francophones. Bref, il faut relancer le débat sur la francophonie, dans un esprit constructif et – monsieur Myard – offensif, de façon à rendre à nouveau la francophonie moderne et adaptée au monde dans lequel nous vivons.

Il faut dépasser nos apparentes contradictions pour dire oui au projet qui nous est présenté, par souci de réalisme et dans un cadre strictement défini. En revanche, nous prendrons tout le temps nécessaire pour relancer l'action en faveur de la francophonie, et nous serons sans doute un certain nombre à soutenir ces initiatives. Personnellement, je m'y engage et je ferai des propositions en ce sens.

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