Intervention de François Rochebloine

Séance en hémicycle du 22 mai 2013 à 21h30
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine :

C’est rarement une preuve de qualité de la décision politique. Le texte de la commission prévoit que les étudiants auxquels seraient dispensés les enseignements en langues étrangères « bénéficient d’un apprentissage de la langue française ». Curieuse formule en vérité : à nouveau une belle intention sans sanction, en d’autres termes un voeu pieux ! Enfin, le texte dit que le niveau de maîtrise de la langue française des étudiants suivant des cours en langue étrangère est pris en compte pour l’obtention du diplôme. Mais sauf erreur, les examinateurs sont déjà appelés à une telle compréhension lorsque des étudiants étrangers se présentent devant eux. Interprétée à la lettre, la disposition proposée par la commission est paradoxale : elle appelle en effet à la compréhension linguistique pour des étudiants qui, par hypothèse, choisissent un mode d’enseignement moins exigeant au regard de la maîtrise de la langue française. Autrement dit, la compréhension ira en priorité à ceux qui choisiraient la voie la moins lourde pour eux ! Plus largement, on invoque des raisons de prestige et de concurrence, en s’appuyant notamment sur l’exemple de Sciences Po. J’aurais pourtant cru, à la lecture d’informations récentes, que Sciences Po n’était pas réellement un modèle à imiter et que sa gestion était quelque peu sortie des clous.

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