Ce débat autour de l'évaluation est passionnant.
Il ne faut pas être naïf lorsque l'on aborde ces questions. Il est clair que, pour un certain nombre de personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche, les agences d'évaluation sont un poil à gratter ; lorsqu'on les interroge, en effet, ils formulent systématiquement des critiques. Il est assez fréquent, il est vrai, que soit signalée telle ou telle procédure qui n'irait pas, tel ou tel labo qui ne serait pas dans les normes ou ne respecterait pas certains critères.
Que l'évaluation soit à certains égards considérée comme problématique par les acteurs du système, c'est normal, c'est humain, mais notre rôle, en tant que politiques, est de prendre un peu de hauteur et de nous rendre compte que, dans un système tel que celui de l'enseignement supérieur et de la recherche, c'est indispensable, notamment lorsque l'on se situe dans une perspective non pas simplement hexagonale mais internationale, où il faut pouvoir comparer et s'améliorer. C'est là, je pense, que notre point de vue diverge par rapport à celui du Gouvernement. L'AERES, au fil du temps, a amélioré ses procédures et installé de nouveaux dispositifs d'évaluation. Quant à l'ENQA, on en conteste un peu le travail, mais je crois qu'il a été fait sérieusement. Passer tout cela par pertes et profits me paraît dangereux.
Encore une fois, faisons attention à une chose. Évidemment, il est extrêmement facile de laisser aux organismes le soin d'effectuer leur évaluation et de demander à un Haut Conseil de porter simplement un regard sur les procédures mais regardez comment les choses se passent dans d'autres pays.