Je relève et salue l'engagement politique du Président de la République, chef des armées, sur ces aspects financiers. Cet engagement, particulièrement fort lors des arbitrages rendus sur le Livre blanc et réaffirmé lors de son discours devant l'Institut des hautes études de défense nationale, vient d'être confirmé devant nous par le Premier ministre.
La seconde condition de la réussite consiste, à mon sens, à appliquer le principe de différenciation des forces de manière pragmatique et conforme à son objectif. Ce dernier consiste à préparer et équiper les forces en fonction de la mission qu'elles ont à remplir, ce qui est pertinent et efficace. Toutefois, l'un des enseignements que l'on peut tirer du succès de l'opération Serval est que l'entraînement des personnels est un facteur clé de la qualité de nos forces. Il conviendra donc de veiller avec la plus grande attention à ce que nos armées conservent un degré de préparation au niveau nécessaire et adéquat, permettant notamment de maintenir l'interopérabilité avec nos partenaires de l'Union européenne. C'est la garantie de la réussite de toute opération.
Enfin, et c'est sans doute le point le plus difficile, il nous faut progresser vers plus d'Europe de la défense. Tout, pourtant, devrait être plus facile : la crise économique, la réduction des dépenses de défense et la persistance voire l'accroissement des menaces sont des facteurs puissants d'incitation. L'efficacité de la dépense en est une autre, car la comparaison entre la totalité des crédits et effectifs consacrés à la défense, d'une part, et la somme des capacités opérationnelles réelles de l'Europe, d'autre part, est particulièrement cruelle. La démilitarisation de l'Europe constituerait un véritable suicide stratégique, au moment où le pivotement américain ne lui garantit plus systématiquement sa sécurité.