Ce lien, vaste programme, ne peut et ne doit pas se résumer à une politique de commémorations. Face à cette tendance, force est de constater que l'organisation actuelle des systèmes de réserves est loin de fournir des réponses à la hauteur des besoins potentiels.
C'est là un champ d'action qu'il va falloir réinvestir à moyen et à long terme, non pas en ayant à l'esprit de prélever des ressources rares au détriment de nos forces professionnalisées, mais bien en complément de celles-ci. Là encore, cela imposera de penser différemment, de façon moins massifiée et plus pragmatique, afin de pouvoir utiliser les compétences de façon souple et ponctuelle. Vous avez déjà annoncé un effort de ce type dans le cadre de la cyber-défense. À mon sens, il faudra également le faire dans d'autres domaines. C'est à cette condition que l'on pourra vraiment améliorer la résilience de la nation.
La Constitution du 24 juin 1793 déclarait : « Tous les Français sont des soldats ». Nous n'en sommes plus là, et c'est évidemment heureux, mais tous les Français doivent être acteurs de leur sécurité et partie prenante de leur défense. Car l'Europe n'est pas une île de paix coupée du monde et nos armées ne peuvent devenir une île coupée du pays.
À mon tour, je remercie Jean-Yves Le Drian de sa présence continue, depuis plusieurs mois, pratiquement toutes les semaines devant la commission de la défense. À ceux qui estiment que ce Livre blanc n'a pas été suffisamment discuté par les groupes politiques, je rappelle qu'il a déjà donné lieu à deux débats avec Jean-Yves Le Drian au sein de la commission de la défense. Le ministre a répondu aux interrogations des uns et des autres et il s'est engagé à revenir devant la commission de la défense.