Je soutiens l'ambition affichée par le Livre blanc – même si, comme tous mes collègues, je considère que nous ne pourrons en mesurer la portée réelle qu'à l'examen des textes à venir.
La France envoie ainsi un double signal, et tout d'abord. à nos forces Je salue à cette occasion nos troupes qui se battent actuellement au Mali. J'ai eu le grand privilège de les rencontrer : en se battant ainsi, elles rendent un honneur particulier à la France et à l'Europe.
Cela envoie également un signal à nos alliés européens : à un moment où la crise économique et les contraintes budgétaires risquent d'entraîner un déclin stratégique, la France donne à nos alliés un signal positif.
Ma question porte sur la mutualisation, que vous avez évoquée tout à l'heure. La mutualisation au niveau européen est tout à fait essentielle : comment pensez-vous éviter toute contradiction entre le pulling and sharing européen et la smart defense, concept qui se développe dans le cadre de l'alliance atlantique ? Le risque existe en effet de voir ces deux logiques très semblables ne pas être parfaitement adéquates dans leur mise en oeuvre.
Par ailleurs, je souhaite revenir sur vos propos concernant le pragmatisme. Vous avez dit : « je choisis le pragmatisme pour l'Europe ». Or le pragmatisme ne suffit pas : il faut aussi, me semble-t-il, avoir une démarche politique.
Le Livre blanc européen, évoqué plus tôt par Mme Guigou, serait peut-être une réponse, même si j'en mesure parfaitement la difficulté. Mais comment peut-on progresser en Europe sans initiative politique majeure, avec de nouveaux partenaires et une nouvelle impulsion ? Le Conseil européen de décembre doit donc être l'occasion absolument historique de donner cette impulsion nouvelle.
Enfin, j'ai été assez déçue que le Livre blanc n'ait pas suffisamment expliqué, ni même évoqué, le lien de plus en plus moderne et nécessaire entre défense et développement. La complexité des défis stratégiques actuels et des crises appelle une vision globale renouvelée, intégrant des politiques de développement mieux à même d'assurer la prévention des conflits aux côtés des réactions militaires. J'aimerais donc savoir si telle est également votre philosophie.