Vous posez de bonnes questions, madame la députée, qui sont tout à fait d'actualité mais qui sont encore en gestation, notamment en ce qui concerne le pulling and sharing et la smart defense.
Lorsqu'on élabore les sujets de coopération dans le pulling and sharing, on fait en sorte qu'ils soient cohérents et conformes aux engagements que peuvent avoir les différents pays dans le cadre de la smart defense, ou les positionnements qu'ils ont pu prendre sur les chantiers dans le cadre de la smart defense. Nous sommes encore dans le domaine de la smart defense en termes d'inventaire des chantiers, puisque cela n'a été véritablement engagé que lors du dernier sommet de l'OTAN en mai 2012 à Chicago.
Nous sommes particulièrement actifs dans le domaine du pulling and sharing. Nous évoquions tout à l'heure la question du transport logistique et du ravitaillement en volume. L'EATC – european air transport command, ou commandement du transport aérien européen –, auquel Mme Guigou faisait allusion dans son propos, existe déjà et permet une première forme de mutualisation du transport logistique entre le Benelux, l'Allemagne et la France. Il peut devenir le creuset d'un vrai pulling and sharing, tant sur le ravitaillement en vol que sur le transport logistique.
Si nous affirmons notre volonté dans ce domaine et si la France parvient à être pilote et à inciter d'autres partenaires à nous rejoindre, nous pourrons aboutir. Ainsi, la Pologne, l'Italie et même la Grande-Bretagne sont intéressées par un axe qui constituerait une base de mutualisation capacitaire. Celle-ci est indispensable parce qu'elle revient moins cher et qu'elle est très efficace. Au Mali, l'EATC a ainsi servi pour la participation allemande.
Vous m'avez posé une autre question sur l'approche globale : c'est un concept très européen. En présentant le Livre blanc il y a quelques jours à Bruxelles et au Parlement européen, j'ai indiqué que nous étions très favorables à l'approche globale, à condition de ne pas oublier l'aspect militaire. La tentation existe au niveau européen de privilégier, dans l'approche globale, le développement et l'humanitaire – certes essentiels – en oubliant parfois que les situations peuvent avoir un aspect militaire. Nous restons donc vigilants sur ce point.
J'aimerais par ailleurs que nous avancions au niveau européen sur la Libye. Il y a une volonté d'agir pour aider le gouvernement libyen à assurer la protection de ses frontières. Voilà un exemple d'intervention qui n'est pas directement militaire, mais qui est très sécuritaire, et qu'il conviendrait de pousser rapidement au niveau européen ; j'espère que ce sera le cas.