Monsieur le député, ma question portera elle aussi sur l'Europe de la défense.
Le Conseil européen a appelé, les 13 et 14 décembre derniers, l'Union européenne à assumer des responsabilités accrues en matière de maintien de la paix et de sécurité internationale.
Dans cette perspective, la commission des affaires européennes et la commission de la défense de l'Assemblée nationale ont adopté une proposition de résolution européenne pragmatique, portant sur la relance de l'Europe de la défense.
Cette proposition de résolution poursuit trois objectifs : augmenter l'efficacité, la visibilité et l'impact de la politique de sécurité et de défense commune, renforcer le développement des capacités en matière de défense, et soutenir l'industrie européenne de défense.
Le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale s'inscrit résolument dans le prolongement de cette résolution et des conclusions du Conseil européen, et nous pouvons en être satisfaits. Il fait de la construction européenne en matière de défense et de sécurité un axe fort de la stratégie de la France au cours des prochaines années.
Une relance pragmatique et volontariste de la PSDC s'impose en effet dans un contexte marqué par la situation financière critique que connaissent plusieurs pays de l'Union et par les évolutions de la politique étrangère américaine, davantage tournée vers l'Asie.
Après une première décennie de progrès importants en matière d'intégration militaire, l'Union européenne peine à tirer parti des moyens dont elle dispose pour peser de façon plus décisive sur la résolution des conflits. Je pense notamment à des outils tels que l'Eurocorps, la brigade franco-allemande ou les groupements tactiques théoriquement à la disposition de l'Union, mais insuffisamment exploités. Or la France, compte tenu de la place particulière qu'elle occupe parmi les puissances militaires européennes et de son constant engagement en faveur d'une véritable Europe de la défense, figure parmi les États membres susceptibles de jouer un rôle moteur dans le développement de la défense européenne. Nous nous sommes déplacés à plusieurs reprises, notamment à Varsovie, à Londres et à Berlin, et j'ai compris que les Polonais attendent beaucoup de nous sur la question de l'Europe de la défense.
Monsieur le ministre, compte tenu des objectifs volontaristes et pragmatiques fixés par le nouveau Livre blanc, pouvez-vous nous indiquer sur quel levier compte s'appuyer la France pour renforcer la coopération multinationale de défense ?