Monsieur le ministre, je tiens tout d'abord à vous remercier pour cette occasion qui nous est donnée de débattre.
Je ferai deux constats de nature strictement budgétaire, partant du principe que le nerf de la guerre, au sens propre du terme, réside bel et bien dans les moyens accordés, dans la durée, aux hommes et aux femmes qui servent au sein de nos forces.
Premier constat : dans un contexte de réduction nécessaire et impérieuse des dépenses de l'État, notre pays maintient en valeur les crédits consacrés à sa défense qui s'élèvent à 31,4 milliards. Cette volonté politique mérite d'être saluée car tout nous y conduit : la persistance des risques et menaces bien sûr, mais aussi la réorientation stratégique des États-Unis ou encore la place et la responsabilité particulières de la France en Europe.
Le maintien de l'effort budgétaire de défense voulu par le Président de la République est une réponse de juste équilibre entre l'exigence de souveraineté budgétaire et l'exigence de souveraineté tout court.
Second constat : nous avons, en matière de défense, comme dans tous les domaines d'ailleurs, un devoir de sincérité budgétaire. Rien n'est plus démobilisateur, démotivant et, disons-le, source de discrédit pour nos forces comme pour l'ensemble de nos concitoyens, que des ambitions déclamées à grands coups de menton – cela s'est vu – et qui se trouvent contredites au fil des ans par l'exécution budgétaire – cela s'est vu également.