Intervention de Yannick Imbert

Réunion du 21 mars 2013 à 9h00
Mission d'information sur les immigrés âgés

Yannick Imbert, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, OFII :

Je ne l'ai pas précisé tant cela semble aller de soi, mais les exigences en matière de logement constituent, avec les conditions de ressources, un obstacle majeur au regroupement familial. Sachant le peu de mètres carrés dont disposent la plupart des immigrés âgés, il n'est même pas besoin d'une enquête logement pour savoir s'ils sont en mesure d'accueillir les membres de leur famille. Et pour accéder à un logement plus vaste, il faut un niveau de ressources dont ils ne peuvent généralement pas se prévaloir.

Je ne dispose pas d'éléments statistiques sur la répartition entre les immigrés logés dans des foyers institutionnels et ceux qui logent en habitat diffus. La connaissance de ces derniers est rendue particulièrement difficile, notamment dans les villes du sud de la France, par la paupérisation de certains quartiers dont on sait pourtant qu'elle frappe plus particulièrement les populations immigrées, et parmi elles, les personnes âgées.

La façon dont se logent les immigrés dépend beaucoup de leur nationalité. Ce qui est certain, c'est qu'ils savent parfaitement où ils veulent s'installer. Le choix du lieu ne doit rien au hasard, puisque, grâce à des liens de type communautaire – au mieux – ou mafieux – au pire –, ils savent où aller, comment s'y rendre et qui contacter.

Les demandeurs d'asile représentent un cas spécifique dans la mesure où ils ont le droit d'être mis à l'abri par l'État français au sein des centres d'accueil des demandeurs d'asile (CADA). Ceux qui ne peuvent pas y être logés perçoivent l'aide temporaire à l'asile (ATA). Nos relations avec Adoma sont précisément liées, pour l'essentiel, à l'accueil des demandeurs d'asile, puisque cet organisme est gestionnaire d'un certain nombre de CADA. Adoma est d'ailleurs sur le point de répondre à l'appel à projets lancé par le Gouvernement pour la construction de 4 000 places supplémentaires en CADA d'ici la fin de la mandature. Cet opérateur dispose de 20 000 logements potentiellement disponibles en France et a engagé un programme de rénovation à hauteur de 1,3 milliard d'euros. Son potentiel est donc loin d'être négligeable.

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