Intervention de Catherine Delcroix-Howell

Réunion du 21 mars 2013 à 9h00
Mission d'information sur les immigrés âgés

Catherine Delcroix-Howell, responsable du développement social d'Adoma Rhône-Alpes du réseau de santé INTERMED :

Je vous remercie de votre invitation.

INTERMED est une association loi de 1901 créée à l'initiative d'Adoma Rhône-Alpes afin de tenter de répondre aux problématiques de santé qui devenaient de plus en plus prégnantes dans les foyers et résidences sociales Adoma. Ce dispositif cible les adhérents les plus vulnérables, les plus isolés et je dirais même les plus « reclus » dans leur logement. Il vise l'ensemble de ces publics et, notamment, nos anciens travailleurs migrants.

Ces personnes ne se situent pas dans le registre de la demande. Elles ont été « perdues de vue », formule qui avait été reprise en conclusion d'une étude épidémiologique menée par le conseil général du Rhône en 2005, qui considérait également qu'il y avait urgence à mettre en place des dispositifs de « médiation santé » fondés sur un « aller vers » puisque, précisément, ces personnes ne demandent rien et ne disposent pas d'un accès « autonome » aux soins.

Cette étude avait également relevé la précocité du vieillissement des anciens migrants, lequel devait être selon elle considéré dès l'âge de cinquante-six ans, de même que la prévalence de la dépendance par rapport à l'ensemble de la population française.

La SONACOTRA a expérimenté des dispositifs de médiation santé depuis 2003 en Savoie et dans le Rhône (à Villeurbanne) mais, outre que les financements sont toujours extrêmement précaires, il faut à chaque fois en trouver d'autres dès que l'expérience est probante. C'est pour sortir d'une telle logique que nous avons tenté l'aventure « réseau de santé » en promouvant des programmes aussi pérennes que possible. La caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) nous a donné un grand coup de pouce grâce à un financement à hauteur de 50 %, ce qui nous a permis de travailler à une autre échelle car nous ne pouvions plus nous contenter d'oeuvrer sur de petits dispositifs s'adressant à quelques foyers de Villeurbanne ou de Savoie. Nous devions nous attaquer aux problèmes qui se posent à l'échelle des besoins tels que nous les connaissons dans tous les foyers et toutes les résidences sociales. Ce réseau de santé a alors été labellisé en 2009 par l'union régionale des caisses d'assurance maladie (URCAM) et l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH).

Par parenthèse, je signale que l'ARS a décidé qu'INTERMED ne serait plus « réseau de santé » mais, heureusement, d'autres financements permettent de pérenniser notre action. Avec 85 % des foyers et résidences sociales impactés en Rhône-Alpes, nous disposons aujourd'hui d'une couverture quasi régionale et nous atteignons 88 % des résidents« Adoma ».

Compte tenu des expériences passées, ce sont des infirmiers et, depuis peu, un psychologue qui travaillent dans le cadre de ces dispositifs de médiation santé. En tout, cela représente environ quatorze équivalents temps plein déployés sur l'ensemble de la région. Pour 2012, le nombre de bénéficiaires s'élève à près de 1 150, soit 13 % des résidents concernés, ce qui est considérable puisque INTERMED, je le rappelle, ne cible que les personnes les plus vulnérables et les plus isolées afin de les « apprivoiser » et de tenter auprès d'elles une démarche d'accès aux droits et aux soins. Au 31 décembre 2012, 40 % des bénéficiaires d'INTERMED étaient des anciens travailleurs migrants, surreprésentés par rapport à leur nombre parmi les résidents Adoma.

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